Reconnaissance du couple chez les personnes handicapées mentales
Article déposé le 3 juin 2010
Contexte d'interventions
J'ai été sollicitée par les éducateurs d'un foyer parisien, hébergeant des adultes handicapés mentaux, pour animer un groupe de parole sur la vie relationnelle et sexuelle. Cette demande faisait suite à une réflexion du personnel éducatif autour de l'acceptation de la vie de couple des usagers. En effet, le débat au sein de cette équipe ne tournait pas autour de la sexualité mais des couples composés de personnes handicapées mentales.
La sexualité était plus tolérée qu'admise: il y avait un budget pour payer les chambres d'hôtel. Il était interdit aux résidents d'avoir une sexualité au sein même de leur foyer d'hébergement. La sexualité qui était autorisée relevait plus d'une relation "adultérine"et cachée que de la reconnaissance d'une vie conjugale. De ce fait, les personnes handicapées ne se représentaient que l'aspect de la sexualité et du coït et non pas la dimension d'échange et de relation à l'Autre. Certains éducateurs souhaitaient faire évoluer cette perception avec le soutien de leur direction. L'objectif était d'inscrire les personnes handicapées mentales dans un projet de vie individualisé où la sexualité était reconnue tout comme le droit à la conjugalité et à la parentalité.
Mes interventions ont donc eu lieu dans ce climat là et avec ces objectifs là.
Déroulement des séances
Les premières séances avaient pour but de favoriser un climat de confiance et de créer une dynamique de groupe où le collectif l'emporterait sur l'individuel pour mettre à distance ces notions relevant de l'intimité et ainsi pour ne pas être intrusive dans mes propos.
Par la suite, les participants ont évoqué leur incompréhension face à l'interdiction d'une conjugalité affirmée et à l'autorisation d'une sexualité cachée. C'est ce paradoxe et l'image négative véhiculée par les éducateurs de leur sexualité qui ont été mis en évidence par les participants. Ils ont pu se saisir de cet espace de parole pour mettre en lumière l'incohérence de l'équipe éducative autour de ces questions relevant de l'intimité.
C'est sur ce non sens et cette image négative que j'ai ensuite travaillé avec l'équipe éducative. J'ai rencontré des résistances mais la majorité des éducateurs ont pu travailler sur leur représentation de la sexualité conjugale des personnes handicapées. C'est ainsi, qu'ils m'ont par la suite orienté un couple pour un accompagnement dans sa conjugalité et non pas uniquement dans sa sexualité.
Nous avons un gros travail à effectuer pour faire évoluer nos représentations sur les personnes handicapées. Par souci de protection mais aussi parce que nous ne parvenons pas à admettre leur autonomie, nous n'accordons pas les mêmes droits aux personnes handicapées. Il faudra du temps pour que la loi de 2005 soit respectée mais c'est en multipliant notamment ce genre d'initiative que nous y parviendrons.
Contexte d'interventions
J'ai été sollicitée par les éducateurs d'un foyer parisien, hébergeant des adultes handicapés mentaux, pour animer un groupe de parole sur la vie relationnelle et sexuelle. Cette demande faisait suite à une réflexion du personnel éducatif autour de l'acceptation de la vie de couple des usagers. En effet, le débat au sein de cette équipe ne tournait pas autour de la sexualité mais des couples composés de personnes handicapées mentales.
La sexualité était plus tolérée qu'admise: il y avait un budget pour payer les chambres d'hôtel. Il était interdit aux résidents d'avoir une sexualité au sein même de leur foyer d'hébergement. La sexualité qui était autorisée relevait plus d'une relation "adultérine"et cachée que de la reconnaissance d'une vie conjugale. De ce fait, les personnes handicapées ne se représentaient que l'aspect de la sexualité et du coït et non pas la dimension d'échange et de relation à l'Autre. Certains éducateurs souhaitaient faire évoluer cette perception avec le soutien de leur direction. L'objectif était d'inscrire les personnes handicapées mentales dans un projet de vie individualisé où la sexualité était reconnue tout comme le droit à la conjugalité et à la parentalité.
Mes interventions ont donc eu lieu dans ce climat là et avec ces objectifs là.
Déroulement des séances
Les premières séances avaient pour but de favoriser un climat de confiance et de créer une dynamique de groupe où le collectif l'emporterait sur l'individuel pour mettre à distance ces notions relevant de l'intimité et ainsi pour ne pas être intrusive dans mes propos.
Par la suite, les participants ont évoqué leur incompréhension face à l'interdiction d'une conjugalité affirmée et à l'autorisation d'une sexualité cachée. C'est ce paradoxe et l'image négative véhiculée par les éducateurs de leur sexualité qui ont été mis en évidence par les participants. Ils ont pu se saisir de cet espace de parole pour mettre en lumière l'incohérence de l'équipe éducative autour de ces questions relevant de l'intimité.
C'est sur ce non sens et cette image négative que j'ai ensuite travaillé avec l'équipe éducative. J'ai rencontré des résistances mais la majorité des éducateurs ont pu travailler sur leur représentation de la sexualité conjugale des personnes handicapées. C'est ainsi, qu'ils m'ont par la suite orienté un couple pour un accompagnement dans sa conjugalité et non pas uniquement dans sa sexualité.
Pour conclure
Nous avons un gros travail à effectuer pour faire évoluer nos représentations sur les personnes handicapées. Par souci de protection mais aussi parce que nous ne parvenons pas à admettre leur autonomie, nous n'accordons pas les mêmes droits aux personnes handicapées. Il faudra du temps pour que la loi de 2005 soit respectée mais c'est en multipliant notamment ce genre d'initiative que nous y parviendrons.
Classé dans : Conseil conjugal et familial - Thérapie de couple
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