La pédophilie : ses conséquences sur la victime masculine
Article déposé le 22 avril 2010
Trouble de l'identité sexuelle
Dans mon article Victimes féminines de pédophilie : les conséquences à l'âge adulte, j'ai relaté les différents traumatismes présents chez les victimes d'actes de pédophilie. Que la victime soit une fille ou un garçon, les traumatismes sont identiques à une seule exception : les troubles de l'identité sexuelle sont plus prégnants si la victime garçon est agressée par un homme. Dans son ouvrage "ça arrive aussi aux garçons", Michel Dorais développe ce processus.
Lors des différentes permanences que j'ai tenu en tant que psychologue dans une association de prévention de la pédophilie et de l'inceste, j'ai été amenée à accompagner plusieurs victimes masculines dans un processus thérapeutique. J'ai pu constater une très grande culpabilité étayée par la réaction physiologique, mécanique et de ce fait incontrôlée à savoir l'érection de leur sexe au moment des agressions sexuelles. Cette érection est très souvent associée par la victime au plaisir. C'est ce lien malheureux qui vient semer le trouble quant à l'identité masculine. La victime se pense alors homosexuelle même si jusqu'à présent elle ne s'est pas questionnée sur son orientation sexuelle. Il imagine alors que son agresseur a vu qu'il était homosexuel et c'est pour cela qu'il l'a choisi.
Pour illustrer l'importance du trouble de l'identité sexuelle à cause des agressions dont le jeune garçon a été la victime, voici le récit de Luc. Lorsque je rencontre Luc, 18 ans, pour la première fois, c'est parce qu'il ressent le besoin de mettre des mots sur ce qu'il a vécu enfant de la part de son beau-père. Dès le premier entretien Luc parle de son homosexualité.
Luc a été séquestré, violé, torturé par son beau-père pendant plusieurs années. Luc a grandi et il a quitté le domicile pour étudier la photographie. Au cours des séances, Luc mettra des mots sur sa souffrance, sur sa culpabilité. Il parviendra à se positionner comme victime. Régulièrement Luc évoque une jeune femme qu'il a rencontré mais il ne développe pas. Lors d'une séance, j'oriente la réflexion sur cette amie. Luc va alors évoquer l'affection qu'il a pour elle mais surtout sur sa surprise d'être "dragué" par une femme. Je lui demande alors de développer ce ressenti de surprise. C'est à ce moment là que Luc explique qu'il ne peut plaire aux femmes parce qu'il est homosexuel et c'est pour ça qu'il a été violé par son beau-père. Parce que ce dernier savait qu'il était homosexuel. J'explique alors le fonctionnement des pédophiles en précisant que les victimes ne sont pas perçues comme sujet mais comme objet. Ce jour là, en partant Luc a dit "alors si ça se trouve je ne suis pas homosexuel".
Peu importe que Luc soit homosexuel ou non. Mon objectif ici n'était pas de l'amener vers une sexualité hétéronormée. Mais de le déculpabiliser quant aux agressions subies car il n'a pas été agressé parce qu'il était homosexuel mais parce qu'il était un enfant. De plus, l'orientation sexuelle justifierait-elle les viols? Certainement pas. L'une des conséquences majeures chez Luc est qu'il s'était interdit de penser qu'il pouvait avoir une sexualité différente que celle qu'il avait subi.
Trouble de l'identité sexuelle
Dans mon article Victimes féminines de pédophilie : les conséquences à l'âge adulte, j'ai relaté les différents traumatismes présents chez les victimes d'actes de pédophilie. Que la victime soit une fille ou un garçon, les traumatismes sont identiques à une seule exception : les troubles de l'identité sexuelle sont plus prégnants si la victime garçon est agressée par un homme. Dans son ouvrage "ça arrive aussi aux garçons", Michel Dorais développe ce processus.
Lors des différentes permanences que j'ai tenu en tant que psychologue dans une association de prévention de la pédophilie et de l'inceste, j'ai été amenée à accompagner plusieurs victimes masculines dans un processus thérapeutique. J'ai pu constater une très grande culpabilité étayée par la réaction physiologique, mécanique et de ce fait incontrôlée à savoir l'érection de leur sexe au moment des agressions sexuelles. Cette érection est très souvent associée par la victime au plaisir. C'est ce lien malheureux qui vient semer le trouble quant à l'identité masculine. La victime se pense alors homosexuelle même si jusqu'à présent elle ne s'est pas questionnée sur son orientation sexuelle. Il imagine alors que son agresseur a vu qu'il était homosexuel et c'est pour cela qu'il l'a choisi.
Le récit de Luc
Pour illustrer l'importance du trouble de l'identité sexuelle à cause des agressions dont le jeune garçon a été la victime, voici le récit de Luc. Lorsque je rencontre Luc, 18 ans, pour la première fois, c'est parce qu'il ressent le besoin de mettre des mots sur ce qu'il a vécu enfant de la part de son beau-père. Dès le premier entretien Luc parle de son homosexualité.
Luc a été séquestré, violé, torturé par son beau-père pendant plusieurs années. Luc a grandi et il a quitté le domicile pour étudier la photographie. Au cours des séances, Luc mettra des mots sur sa souffrance, sur sa culpabilité. Il parviendra à se positionner comme victime. Régulièrement Luc évoque une jeune femme qu'il a rencontré mais il ne développe pas. Lors d'une séance, j'oriente la réflexion sur cette amie. Luc va alors évoquer l'affection qu'il a pour elle mais surtout sur sa surprise d'être "dragué" par une femme. Je lui demande alors de développer ce ressenti de surprise. C'est à ce moment là que Luc explique qu'il ne peut plaire aux femmes parce qu'il est homosexuel et c'est pour ça qu'il a été violé par son beau-père. Parce que ce dernier savait qu'il était homosexuel. J'explique alors le fonctionnement des pédophiles en précisant que les victimes ne sont pas perçues comme sujet mais comme objet. Ce jour là, en partant Luc a dit "alors si ça se trouve je ne suis pas homosexuel".
Pour conclure
Peu importe que Luc soit homosexuel ou non. Mon objectif ici n'était pas de l'amener vers une sexualité hétéronormée. Mais de le déculpabiliser quant aux agressions subies car il n'a pas été agressé parce qu'il était homosexuel mais parce qu'il était un enfant. De plus, l'orientation sexuelle justifierait-elle les viols? Certainement pas. L'une des conséquences majeures chez Luc est qu'il s'était interdit de penser qu'il pouvait avoir une sexualité différente que celle qu'il avait subi.
Classé dans : Féminin - Masculin
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