Dysfonction sexuelle ou mésentente conjugale

Dysfonction sexuelle ou mésentente conjugale
Article déposé le 7 décembre 2011

Définition

Dysfonction sexuelle: Terme générique regroupant tous les troubles d'ordre sexuel féminin ou masculin. Pour Gilles Trudel, "la personne présentant une dysfonction sexuelle est généralement attirée par un objet sexuel habituel mais réagit sexuellement de façon inadéquate en présence de cet objet. La dysfonction sexuelle consiste donc en un trouble de la réponse sexuelle, soit sur le plan du désir, soit sur le plan de la vasocongestion, soit sur le plan de la réponse orgasmique".

Chez la femme on distingue trois dysfonctions sexuelles: 


  • Le vaginisme

  • La dyspareunie

  • La dysfonction orgasmique



Chez l'homme on distingue quatre types de dysfonctions sexuelles:

  • La dysfonction érectile ou l'impuissance

  • L'anéjaculation

  • L'éjaculation précoce

  • La dyspareunie

 

La mésentente conjugale: Il s'agit de la mauvaise entente au sein du couple. J. Waynberg la définit comme "discorde, hostilité, malveillance s'installant au sein du couple. Le terme conjugal désigne "toutes les formes de cohabitation durant plus de six mois". Les conflits du couple sont perçus par le thérapeute comme un symptôme portant le nom de "mésentente conjugale".

Lien entre dysfonction sexuelle et mésentente conjugale



Les premiers auteurs a avoir montré le lien entre la dysfonction sexuelle et la mésentente conjugale sont W.H Masters et V.E Johnson. En 1970? ils publient "Human sexual inadequacy". Cet ouvrage est une synthèse de leurs travaux mettant l'accent sur "la coopération érotique" au sein du couple dans le traitement des dysfonctions sexuelles.

Aujourd'hui, en sexothérapie, lorsque l'on reçoit un couple, on travaille sur les interactions du couple.La dysfonction sexuelle est perçue en tenant en tenant compte de l'impact sur la qualité de la relation de couple et non pas uniquement en tant que déficience génitale individuelle.

François et Emilie: de la dysfonction sexuelle à la mésentente conjugale



François et Emilie sont orientés à mon cabinet par l'une de mes consœurs. François présente une dysfonction érectile ou pour reprendre les termes d'Emilie "il est impuissant ça n'est plus possible, je veux qu'il me pénètre." Si François a accepté de venir en consultation c'est parce qu'Emilie lui a signifié "si tu ne te fais pas soigner, je te quitte" Au fil des séances, l'investissement de François dans la thérapie s'est amplifié, il s'approprie le travail thérapeutique. Le contraire se produit chez Emilie, elle est de plus en plus impatiente et pointe les tentatives infructueuses de pénétrations au lieu de renforcer les progrès. Elle manifeste son insatisfaction sexuelle à chaque séance. Elle se positionne comme la victime de François qui ne parvient pas à la pénétrer. Malgré mon insistance sur la nécessité des renforcements positifs dans le travail thérapeutique, sur l'importance de la participation active d'Emilie, celle-ci n'entend pas. François demande alors de venir seul en consultation. Lors de ces séances, François progresse, il parvient à maintenir une érection de plus en plus souvent mais cela ne suffit pas à Emilie.Elle lui manifeste de plus en plus son impatience et son mécontentement. Elle lui demande alors d'essayer une autre méthode, l'hypnose, qui serait plus rapide selon elle. François arrête ainsi sa thérapie. Quatre mois après, Emilie vient en consultation, seule. L'hypnose n'a pas fonctionné bien au contraire. François qui parvenait à maintenir une érection permettant au couple d'avoir une sexualité avec pénétration, n'en maintient plus aucune. Emilie a continué à faire des remarques incessantes sur la dysfonction érectile et la frustration qu'elle ressentait. Las de cela, François a rompu.

Pour conclure



François s'est impliqué dans la thérapie mais Emilie n'a pas pu intégrer la nécessité qu'elle même s'investisse dans le travail thérapeutique en renforçant les progrès et en encourageant la mise en pratique des exercices expliqués lors des consultations.François rompt alors que c'est cette même peur de rupture qui l'avait amené à venir en consultation.

Cet exemple illustre la nécessité d'un travail de coopération dans le couple en sexothérapie. Un seul des partenaires est porteur du trouble mais les répercussions atteignent la dynamique conjugale. La difficulté pour les patients est de passer de l'individuel au conjugal.
Classé dans : Sexothérapie - Sexologie

À propos de l'auteur

Caroline Van Assche

Formée à la thérapie de Couple et de Famille à l'Institut Michel Montaigne à Bordeaux,

Formée à l'ICV (Intégration du Cycle de Vie) à l'Institut Double Hélice,


Diplômée en Psychologie Clinique et Pathologique à l'Université Bordeaux 2 Victor Segalen,


Formée au Conseil Conjugal et Familial au Planning Familial de la Région Ile de France,

Formée au Travail Psychanalytique avec les couples et les familles au Collège de Psychanalyse Groupale et Familiale de Bordeaux,
Formée à la Sexologie Clinique et Santé Publique à l'Université Paris 7 René Diderot,
Formée à la Sexologie Sexofonctionnelle à l'Université Paris 6 Pierre et Marie Curie,
Membre de L'Association Nationale des Conseillers Conjugaux et Familiaux,
Membre de L'Association Francophone de Sexologie Sexofonctionnelle.