Apport de l'éducation sexuelle en sexothérapie

Apport de l'éducation sexuelle en sexothérapie
Article déposé le 15 février 2010

Il est bien évident que lors des animations scolaires sur la vie relationnelle et sexuelle nous ne faisons pas de sexothérapie. Mais ces animations peuvent jouer un rôle important dans la prise en charge des troubles sexuels.

Parler de la relation à l'Autre et de sexualité favorise la levée des tabous. Malgré notre société hypersexualisée, la sexualité reste un tabou. Quant à la jouissance n'en parlons pas, lorsqu'elle est évoquée c'est plus en terme de droit à la jouissance qu'en terme d'apprentissage pour tendre à la jouissance. Les interventions scolaires participent à la levée de ce tabou et favorise ainsi la faculté d'en parler à un professionnel si le besoin s'en fait sentir.

Dans nos sociétés, on parle de sexualité en terme de performance et non pas en terme de ressenti dans la relation à l'Autre. C'est pourquoi, lorsqu'il y a une baisse de performance on propose des "produits dopants". Il est plus facile d'intervenir sur la quantité que sur la qualité. Cela permet d'éviter tout le travail de réflexion autour de la relation à l'Autre. Les animations scolaires sont une ébauche à cette réflexion.

Lors des animations, très souvent, les adolescents abordent la masturbation. Cette dernière est encore marquée par la culpabilité. La masturbation est souvent évoquée comme une norme honteuse chez les garçons. En revanche, la masturbation féminine est niée par les filles comme par les garçons. L'image que les adolescents se font de la masturbation est une image que je qualifierai de "à défaut de" c'est-à-dire que l'on se masturbe à défaut de partenaire sexuel(le)" pour répondre à un supposé besoin. En animation les intervenants situent la masturbation comme un apprentissage du corps tout en plaçant la sexualité non pas comme un besoin mais comme une pratique amenant au plaisir. La quête de la jouissance passe d'abord par la connaissance de son corps et c'est ce que nous abordons en sexothérapie.

Pour conclure



La levée du tabou, le travail de réflexion sur la relation à l'Autre, la connaissance de son corps et de celui de l'Autre sont favorisés lors des animations scolaires. Lorsqu'adultes, les participants présenteront une difficulté sexuelle, il leurs sera plus facile de consulter un(e) sexothérapeute qu'un adulte qui n'a pas eu l'opportunité de participer à ces interventions.
Certains parmi vous, chers internautes, lisent cet article parce qu'ils souhaitent consulter un(e) sexothérapeute. Mais la sexualité est tellement un tabou que rares sont ceux qui trouveront l'énergie nécessaire pour me contacter. C'est l'étape la plus difficile à franchir, mais une fois franchie…
Classé dans : Sexothérapie - Sexologie

À propos de l'auteur

Caroline Van Assche

Formée à la thérapie de Couple et de Famille à l'Institut Michel Montaigne à Bordeaux,

Formée à l'ICV (Intégration du Cycle de Vie) à l'Institut Double Hélice,


Diplômée en Psychologie Clinique et Pathologique à l'Université Bordeaux 2 Victor Segalen,


Formée au Conseil Conjugal et Familial au Planning Familial de la Région Ile de France,

Formée au Travail Psychanalytique avec les couples et les familles au Collège de Psychanalyse Groupale et Familiale de Bordeaux,
Formée à la Sexologie Clinique et Santé Publique à l'Université Paris 7 René Diderot,
Formée à la Sexologie Sexofonctionnelle à l'Université Paris 6 Pierre et Marie Curie,
Membre de L'Association Nationale des Conseillers Conjugaux et Familiaux,
Membre de L'Association Francophone de Sexologie Sexofonctionnelle.